Les arbres

Cette envie de dessiner des arbres m’a longtemps accompagnée – elle me reste.
Elle est apparue en 2008, peu de temps après mon arrivée en Chine.
Aussi étonnant que ça puisse paraître, j’ai vu la nature à mon arrivée à Pékin, sa permanence s’est ancrée en moi, comme un exemple à suivre.
Cette immense mégalopole abrite des morceaux de nature ancestraux, ordonnés, civilisés, touristiques dans les parcs et les jardins, mais dans les vieilles ruelles ou derrière les façades, il existe une présence végétale spontanée, vivace, insubordonnée, qui s’adapte à l’espace urbain, le contourne et le colonise sans relâche, saison après saison.
Cette résistance verte dans un univers gris à perte de vue m’a apaisée, passionnée et inspirée.
J’ai commencé à voir dans les formes noires très graphiques des arbres qui se découpaient à contre jour, des sortes de fractals végétaux, des formes abstraites, du dessin pur dans l’espace.
Je les vois encore.

Je m’arrête encore souvent pour les contempler.