Ma mémoire n’est pas une belle bibliothèque bien ordonnée, dans laquelle il me suffirait de chercher un souvenir préalablement indexé par ordre chronologique ou thématique pour le retrouver instantanément. C’est plutôt une pièce plongée dans le noir dans laquelle une balle rebondissante phosphorescente vient éclairer de manière aléatoire des éléments à chaque fois qu’elle les touche.
J’ai donc dans toutes mes pratiques et tout au long de ma vie travaillé à me constituer une mémoire. Une tâche infinie, toujours repensée, remise en question, recommencée et qui ne me satisfait jamais.
Parmi les dizaines de carnets dans lesquels j’écris mes pensées et mes idées que j’ai retrouvées après mon retour en France, plusieurs commencent avec ce genre de titre-prologue : “pour me souvenir”, “pour ne pas oublier”, “mémoires”.
Cette quête qui se révèle impossible, parce que je finis toujours par m’égarer dans des chemins de traverse, a une vraie nécessité : elle me fait écrire et dessiner depuis toujours.
De cahiers en cahiers, d’une série de souvenirs dessinés à l’autre je raconte, je construis, une somme hétérogène et branlante qui me sert de mémoire.
encre et aquarelle – 2021
dessin numérique – 2004
dessin numérique – 2004
dessin numérique – 2004
dessin numérique – 2004
dessin numérique – 2004
dessin numérique – 2004