Depuis mon adolescence, je noircis des carnets, des feuilles volantes, des sous-bocks ou tout ce sur lequel on peut écrire – des mots, des textes, des gribouillages, puis plus tard des dessins, des idées, des projets. Plusieurs thèmes obsessionnels traversent ces pages, l’un d’eux revient inlassablement comme une quête toujours recommencée : la mémoire.
J’ai commencé ce journal dessiné en septembre 2020 alors que nous étions enfermés dans les frontières chinoises depuis 8 mois et que je glissais doucement dans la folie, le énième début de récit. Le dessin est venu me sauver, comme un cri vital. J’ai donc dessiné, chaque jour pour ne pas me sentir mourir et documenter ce qui nous arrivait afin de constituer une mémoire.
Je publie dans l’ordre chronologique. Des images et des textes au hasard de mes retrouvailles trouveront aussi leur place avant son début officiel.
C’est un journal ouvert, vivant, mouvant qui vient donner de la forme à cette mémoire qui me manque tant.